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Le site web de la Commission Wallonne d'Etude et de Protection des Sites Souterrains

Zones naturelles souterraines (ZNS)

Pour assurer une protection effective des sites karstiques de grand intérêt, classés ou non, la prise en considération des ensembles hydrogéologiques dont ils font partie plutôt que des sites ponctuels, comme les chantoirs, grottes ou résurgences, est une nécessité.

Dans ce but, et suite aux propositions de la Commission de Protection des Sites Spéléologiques (C.P.S.S.), le concept de "zone naturelle souterraine ou zone de protection des richesses naturelles souterraines" a été introduit dans les plans de secteur de la Région Wallonne.

Jusqu'à ce jour, une telle zone n'a été définie que pour le plan de secteur de Liège par l'arrêté de l'Exécutif Régional Wallon du 26 novembre 1987 (article 2, paragraphe 1). Le texte de l'arrêté stipule que: "Les zones naturelles souterraines sont des zones dans lesquelles des restrictions peuvent être imposées à l'accomplissement des actes et travaux en vue de sauvegarder ce patrimoine naturel."

Les périmètres de chaques zones naturelles souterraines ont été définis sur base du concept d'écosystème karstique, en tenant compte des bassins hydrogéologiques correspondants.

Dans chacune de ces zones, une série de contraintes doit être imposée:

  • étude d'impact préalable à toute implantation d'activités polluantes et d'infrastructures (constructions importantes, routes et autoroutes...)
  • interdiction du rejet direct ou indirect des eaux usées ou des eaux de ruissellement des routes et autoroutes dans les rivières et points d'absorption du karst (priorité doit être donnée à l'égouttage et à l'épuration)
  • interdiction de tout dépôt d'immondices et assainissement des dépôts existants
  • interdiction de bâtir ou de lotir un terrain exposé à une contrainte physique majeure (effondrement karstique, circulation d'eau souterraine...)

Réserves naturelles souterraines

Actuellement, très peu de grottes possèdent un statut de réserve naturelle souterraine.

Le statut de « réserve naturelle » pourrait être donné à un certain nombre de cavités importantes qui couvrent un ensemble représentatif (témoin) du milieu souterrain wallon.

Il faut envisager la possibilité de mettre en réserve des grottes remarquables, dont des cavités récemment découvertes possédant une diversité de biotopes et de concrétionnement en parfait état de conservation.

Le problème des réserves naturelles souterraines n'a pas été abordé en détail. Mais une étude sur la conservation des chiroptères en Région wallonne, comprenant la détermination d'un réseau cohérent de sites souterrains à protéger pour permettre l'hivernage des chauves-souris, a été réalisée en 1995 et 1996 par l'IRScNB en collaboration avec la C.W.E.P.S.S.

Sites archéologiques

Les réseaux karstiques pénétrables par l'homme ont fourni aux archéologues et paléontologues de nombreux gisements préhistoriques et paléontologiques. L'étude de ces gisements peut fournir aux scientifiques de multiples indications sur la vie, la culture et l'évolution de l'homme préhistorique, sur la distribution et l'évolution des espèces animales, le climat et les paysages d'une époque donnée. Par référence, ils permettent également de dater divers niveaux et de raconter l'histoire du gisement.

Afin de contribuer à la conservation de ce patrimoine, le statut de site archéologique peut être donné aux grottes présentant un intérêt archéologique certain.

Cavités souterraines d'intérêt scientifique (CSIS)

La conservation du milieu souterrain a franchi un pas important le 26 janvier 1995 avec l'arrêté du Gouvernement wallon « organisant la protection des cavités souterraines d'intérêt scientifique » (Moniteur Belge du 3 mars 1995 ). L'article 2 de l'arrêté stipule que:

"une cavité peut être reconnue d'intérêt scientifique lorsqu'elle est caractérisée par au moins l'un des éléments suivants:

  • la présence d'espèces adaptées à la vie souterraine, d'espèces vulnérables, endémiques ou rares
  • la présence d'une biodiversité élevée
  • l'originalité, la diversité et la vulnérabilité de l'habitat
  • la présence de formations géologiques, pétrographiques ou minéralogiques rares
  • la présence de témoins préhistoriques."

L'article 3 détermine les mesures particulières de protection et l'article 4 précise qu'une "cavité souterraine reconnue d'intérêt scientifique ne pourra en aucun cas faire l'objet d'une destruction même partielle, ou d'une détérioration par l'exploitation directe de matières premières, par l'exploitation touristique ou sportive, par pollution ou par toute autre forme d'intervention volontaire conduisant à une réduction sensible de l'intérêt scientifique de la cavité".

Malgré les dérogations prévues dans l'arrêté et les limites que certains ont mises en évidence dans l'application légale de ce type de protection, cet arrêté a déjà permis de faire une première sélection de cavités.

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