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La signature de l'homme

fort de Pontisse
Galerie du Fort de Pontisse (Liège)

Le sous-sol de Wallonie est particulièrement riche en roches et minerais divers. Il a été, de tout temps, fouillé et creusé pour livrer ses richesses. De cette intense activité subsistent de très nombreuses cavités. Si les anciennes exploitations de houilles ont surtout modelé extérieurement les paysages, ne nous léguant pratiquement plus d'accès au sous-sol, le creusement des mines métalifères, ainsi que les carrières souterraines, nous ont laissé en héritage un nombre encore important de cavités pénétrables.

Ces cavités représentent un monde extraordinaire qui, à coté de leur intérêt d'archéologie industrielle, met à notre disposition un regard sur la constitution géologique du sous-sol, ainsi que des points d'observations privilégiés de leur écosystèmes. Elles constituent également le gîte de nombreux animaux. Leur multiplication, sur tout le territoire wallon, a permis d'étendre le domaine souterrain pénétrable bien au-delà des zones karstiques dont elles ont d'ailleurs acquis progressivement les qualités naturelles. Beaucoup de ces cavités ont disparus et si l'on n'y prend garde, le mouvement continuera; c'est notamment le cas de nombreuses carrières souterraines de marbre dont le sort à été réglé par des dépôts d'immondices !

L'extraction du minerai de fer à Musson et Halanzy, en Lorraine, est sans doute le plus grand réseau souterrain encore accessible en Wallonie, comptant probablement une centaine de kilomètres de galeries. Les marnières de la montagne Saint-Pierre à Visé ont un développement de quelque cinquante kilomètres et celle de Cuesmes une dizaine. Un très grand nombre d'autres sites toujours accessibles s'étendent en réseaux de quelques mètres à plus d'un kilomètre. Dans les exploitation de marne, les galeries sont souvent rectilignes et dépassent parfois dix mettres de hauteur. L'extraction du schiste a cré des vides dont les volumes peuvent presque rivaliser avec ceux des plus grandes salles de nos grottes touristiques. Tout comme les cavités naturelles, les galeries des mines métallifères ont des parcours sinueux et généralement étagés. Le creusement de ces mines et autres carrières souterraines a très souvent atteint ou dépassé largement le niveau hydrostatique de la nappe phréatique. Ainsi, la présence permanente d'eau ajoute au paysage souterrain artificiel un intérêt hydrogéologique important, ainsi que des conditions particulièrement intéressantes pour la faune interstitielle et la stabilisation microclimatique du biotope.

Le milieu souterrain artificiel wallon ne se limite pas nécessairement aux sites d'extraction: il concerne également divers types de de constructions. Qui n'a entendu parler des souterrains de nos célèbres abbayes et anciens châteaux: Orval, Villers, Bouillon, etc. Depuis des siècles, les vissicitudes politiques ont conduit les stratèges à enterrer les forces armées dans des casemates et autres forts souterrains (une trentaine en Wallonie): PhilippeVille, Malonne, Eben, etc. Au XIXème siècle, la conservation de la glace en été a conduit à la construction de glacière dont plus de deux cents ont déjà été recensées. Il faut ajouter également un nombre croissant de tunnels divers et de galeries de captage désaffectés, sans compter les aqueducs, les four à chaux, etc.

Quelques liens intéressants

Pour en savoir plus sur le milieu souterrain artificiel

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