Gestion des eaux souterraines karstiques

C'est la perméabilité en grand et la connection directe avec les eaux de surface qui rendent les nappes calcaires particulièrement vulnérable. Le passage dans la zone d'absorption et de transfert pouvant se faire très rapidement et sans filtration.

Rappel des caractères généraux des circulations karstiques

Les massifs karstiques belges sont des massifs calcaires ou dolomitiques fissurés recouverts d'un sol et de végétation (karst couvert) et parfois de dépôts tertiaires sur une épaisseur plus ou moins grande (argiles, loess, sables, cailloux et graviers).

Dans les massifs karstiques, les eaux de surface se perdent soit dans des points d'absorption bien individualisés (chantoirs, pertes,...) soit de manière diffuse dans le sol recouvrant le substratum calcaire fissuré.

La circulation des eaux souterraines s'effectue le long des conduits ou des fissures en écoulement libre (c'est le cas des rivières souterraines), ou en charge, comme dans des conduites (c'est le cas des réseaux noyés). La répartition des fissures et des conduits, conséquence de la structure géologique, permet souvent des intercommunications permanentes ou temporaires entre réseaux souterrains voisins. Ce qui signifie pratiquement que les eaux absorbées au niveau d'un chantoir peuvent résurger en un ou plusieurs points (parfois très éloignés les uns des autres ou même situés dans des bassins versants différents) ou, à l'inverse, qu'un seul exutoire peut être alimenté par plusieurs chantoirs différents, la localisation de ceux-ci étant indépendante de la topographie de surface.

En plus de l'intercommunication entre réseaux souterrains voisins, il faut tenir compte des circulations temporaires en période de crue, par lesquelles, dans un même réseau, des galeries d'étages supérieurs à l'étage actif habituel peuvent être mises en charge et alimenter des résurgences temporaires. La circulation des eaux dans les massifs karstiques « perméable en grand » est en général rapide (de 30 à 400m/heure), à la différence des circulations beaucoup plus lentes dans les terrains à perméabilité d'interstices (de 5 à 10m/heure en moyenne).